*Ebelle’scopie*: _la culture telle que je la vis et la vois d’ici_
*émission du 17/11/18 sur la 92.3 FM RSI.*
*Le Replay by Tchidjé*
Et si l’on passait à autre chose, à plus grand !
Peu importe le domaine d’expression aujourd’hui, il faut aspirer à plus grand, à plus représentatif, à plus expressif et donc à plus vivant.
Comment ne pas être ému devant un spectacle du gigantissime *Michael JACKSON* ? Pourquoi ne pas pleurer de joie devant une cérémonie des *Mtv Africa Music Award* ? Quand seulement les effets produits par la conception lumière te laissent sans voix. Je ne parle même pas des scénarii, ou même des prestations en elles même. Tout semble calculer, au centimètre près.
*C’est donc ça, il faut concevoir le rêve et le vendre*.
Pourquoi les USA, la France ou encore le Japon toisent le reste du monde, lorsqu’on parle de spectacle ? Pourquoi, arrive-t-on à autant rêver devant un spectacle de danse, de musique ou même de théâtre, quand ça vient de là-bas ? Que nous manque-t-il ici pour obtenir de tels résultats ? Voilà autant de questions qui devraient trotter normalement dans la tête d’un quelconque acteur de la scène artistique, surtout dans notre pays.
En observant de près l’univers artistique camerounais d’un point de vue purement « spectacle », on a juste envie de se dire : *Mais qu’est ce qui cloche* ?
Mais laissons d’abord le Cameroun, et jetons un coup d’œil sur les métiers qui tournent autour de la conception de spectacles. Ce qu’il faut savoir c’est qu’en fonction du type de spectacle on a des intervenants y associés. C’est ainsi par exemple que lorsqu’il s’agira de spectacle de musique, on aura principalement un directeur artistique, pour un spectacle de théâtre, un metteur en scène et pour la danse d’un chorégraphe. Ce sont là entre autres ceux des principaux intervenants dans chaque domaine cité plus haut.
Du *metteur en scène*, parlons-en.
Il faut dire qu’en réalité, un metteur en scène peut intervenir en même temps dans la musique, la danse, et le théâtre. C’est lui le maitre de la scène. Il oriente et défini l’occupation de celle-ci. Il organise tout de ce qui compose la scène du spectacle vivant, des lumières à la gestion des espaces, en passant par le jeu d’acteur, les rythmes ou même le décor. Il est un peu l’équivalent du réalisateur dans les métiers de l’audiovisuel.
Comme je l’avais déjà mentionné dans un précédent article, le metteur en scène c’est aussi un gestionnaire hors-pair. Oui car, que ce soit dans la danse ou les autres arts du spectacle vivant, comme l’Opéra ou le théâtre, ce qu’on voit au final, n’est que l’aboutissement d’un travail acharné mené par une chaîne d’intervenants, encadrés par un metteur en scène, qui définit les besoins et oriente les prestations des différents intervenants. Entre autre, on a :
– Le scénographe qui s’occupe de penser l’univers du spectacle. Il écrit l’espace, pense l’univers de la scène en faisant intervenir quand il faut,
– Le régisseur/concepteur lumière différent de l’ingénieur lumière, ou encore,
– Le décorateur…
Pour être complet sur la question, c’est important de savoir que ce n’est qu’au 20e siècle que le métier de metteur en scène prend vraiment son essor, notamment dans le théâtre avec l’impulsion des pionniers comme *André Antoine* en France fondateur du théâtre libre, le russe *Stanislavski*, le britannique *Gordon Craig* ou encore le metteur en scène suisse *Adolphe Appia*. Chacun de ces noms apportaient au spectacle une autre vision de la pratique soit du jeu d’acteur, soit de l’interprétation du texte, soit de l’expression du corps. Ce sont autant de démarcations qui contribuèrent à l’avènement finalement d’un metteur en scène qui serait charger d’orienter la scène selon certains critères qui prendraient en compte ces sensibilités pouvant venir de l’auteur mais aussi de lui meme. Avant cette période ce rôle était la responsabilité de l’auteur ou de l’acteur principal. Mais ça c’était parce que justement à cette époque on n’avait pas autant de courants.
Aujourd’hui des pays comme les USA par exemple ont poussé le bouchon trop loin en termes de conception de spectacles de musique, danse ou de théâtre. Tout y est finalement prévu. On a même prévu l’ « *erreur* ». Pour dire que tout est écrit et la rigueur avec laquelle le spectacle est monté et exécuté montre à suffisance combien il est important de s’entourer de spécialiste en la matière.
Revenons au Cameroun.
Le constat est sombre mais très clair, il n’y a eu sur les 5 dernières années aucun vrai spectacle de qualité supérieur dans notre environnement artistique et expressif. Je parle d’un spectacle ou des jeux de lumières, des arrangements sonores, ou encore le travail de décoration seraient au bon point et où l’on serait tenu en laine jusqu’au bout non pas par les beaux biceps de l’artiste, mais par le rêve qui se vendrait.
Ne remettez pas sur la table, le faux débat sur l’absence de moyens logistiques et financiers. Oui c’est un faux débat. L’organisation d’un spectacle est d’abord portée par une vision, un esprit. Lorsqu’on a en tête un projet de spectacle on l’accompagne d’une philosophie qui prend en compte l’environnement dans lequel il sera implémenté. La qualité d’un spectacle ne se mesure pas seulement à la quantité et la qualité des équipements.
Par ce qu’on est habitué tellement à faire du _down level_ que ça en devient lourd. Sinon comment comprendre que l’on ait de plus en plus de mal à faire la différence entre un spectacle de musique, un mariage, ou encore une conférence de presse. Ne serait-ce que la conception lumière devrait faire la différence. Mais rien.
Excusez du peu, mais ce ne sont pas les hommes qui manquent, ils constituent la principale composante à impliquer dans le processus de conception d’un spectacle. Des spécialistes il y’en a au Cameroun et ce dans presque tous les domaines. Ayons donc le professionnalisme d’aller les chercher.
*Jonas EMBOM* metteur en scène camerounais, aurait pu en organiser pour plus d’un. Elas très peu de fois il a eu à mettre son savoir-faire au service de la culture camerounaise. Oui car nos meilleurs metteurs en scène et autres sont le plus souvent sollicités à l’extérieur.
Pourtant ce qu’on oublie vraiment à tort, c’est qu’un spectacle bien conçu et exécuté est une clef qui nous ouvre les portes d’une carrière internationale de qualité. C’est comme notre carte d’identité artistique. Car on est alors solliciter pour des prestations dans des festivals ou toutes autres cérémonies de prestige.
Des noms justement comme *Guy BILONG, Richard BONA, Blick BASSY, Modestine EKETE, Manu DIBANGO, Etienne MBAPPE, Christian ETONDO, Blaise BANG, Kareyce FOTSO*, et *Chantal GONDANG*, entre autres, sont la preuve qu’un spectacle travaillé depuis la conception est une garantie de beaux jours à venir.
Notre industrie culturelle a grand besoin de prendre un envol certes quantitatif, mais d’avantage qualitatif. Nos acteurs doivent songer à professionnaliser ce secteur. Et c’est une problématique qui prend ses fondements même depuis la façon dont sont conçues nos salles de spectacles et de la façon dont elles sont gérées.
A tous les niveaux il est question de consulter des spécialistes en la matière. Ça nous évite d’avoir des salles de spectacle qui ressemblent plus à des salles de mariage comme il est le cas pour la plupart aujourd’hui.
Un artiste, vend le rêve en même temps qu’il dit la société et ses déboires. Son ultime rêve c’est de faire rêver. Et le spectacle qu’il offre aux personnes qui le suivent, doit répondre à ce besoin. Plus que l’envie de se mettre en avant, il doit donner l’espoir à travers ses différentes prestations.
Il faut donc *rêver grand*
Il faut donc *penser spectacle*.
*LA TETE D’AFFICHE*
GUY BILONG* : batteur depuis le berceau
Guy BILONG est né à Douala et grandi à Nkongsamba (vivier agricole et ville tampon entre la région du Littoral et de l’Ouest Cameroun). Fils d’un amateur de guitare et de banjo, Guy BILONG est très vite moulé à la batterie par ses grands frères SING Gustave et Adolphe BILONG qui furent tous deux des batteurs et qui l’ont tour à tour traîné partout.
At the right place at the right moment. À la faveur d’une absence de son grand frère. Il remplace celui ci pendant quelques temps dans l’orchestre du club où il jouait à Mutenguene (petite ville à quelques encablures de limbe dans le Sud Ouest du Cameroun). Guy BILONG à 14 ans tient bien à la batterie et exécute le répertoire du groupe avec maestria. Conséquence, son grand frère ne perd pas son poste, puisq Pendant deux ans, ils accompagnent presque toutes les têtes couronnées de la musique camerounaise de cette époque.
Au début des années 80, Guy BILONG et ses deux acolytes une fois à Douala intègrent aussitôt le groupe LES CASTORS que Misse NGOH et NKOTTI François venaient de créer et par la suite le BAZOR SYSTEM de Dina BELL et Pierre DE MOUSSY dont les albums ont le vent en poupe.
En 1984, c’est le déclic international avec la Coupe d’Afrique en Côte d’Ivoire juste après son passage au Gabon avec l’équipe nationale du makossa. Guy BILONG s’installe en France avec comme objectif déposer sa batterie en Allemagne où il compte réaliser son rêve: devenir un vrai artiste de studio. Mais ses collaborations Ben DECCA, TOTO Guillaume et surtout l’élégance de Claude VAMUR (Batteur du Groupe KASSAV) et son idole qui accepte de lui prêter sa batterie.
NDEDI EYANGO, ALADJI TOURE et bien d’autres. Il aura contribué au succès des plus gros noms du Cameroun à l’époque.
A la suite de toutes ses casquettes, de son expérience en tant que Batteur- Arrangeur – Producteur, Guy BILONG ajoute une autre corde à son arc avec son GB LIVE TOUR PROJECT : Deux heures de spectacle avec :
– A la basse : Étienne MBAPPE, GUY NSANGUE AKWA, MICHEL ALIBO
– A la guitare : Jack DJEYIM, Emmanuel NKAMTCHOU (Petit Emma), Bobby NGUIME, Greg MONET et Olivier TCHIMANGA
– Au piano : JC NAIMRO, Thierry VATON, Dominique SABLIER, Dieunedort dit DIEGO
– Aux chœurs : Ruth KOTTO, Odile NDIKI, OLISA et NEILA Joseph
– Aux percussions : Miguel GOMEZ ( Africando) et Jimmy BONDA.
– Aux cuivres : Philipe SLOMINSKY
– Aux trombones : Michael JOUSSAIN
– Aux saxophones : Alan WESS
– A la batterie et au chant lead: Guy BILONG
C’est ce concentré de talents que Guy BILONG reprend tout seul pendant deux heures de pur live sous une configuration ONE MAN SHOW dont le mérite et l’innovation sort ce batteur du back au front office. Une technique révolutionnaire qui lui est propre et qui se vit désormais sur les scènes du monde avec un plan de scène et une fiche technique particulière.
*David Tchidjé*
*® FRAD’ART* | NOVEMBRE 2018
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