Interview avec Nasser Keita

Frad’Art est allé à la rencontre de Nasser Keïta, un artiste plasticien camerounais très identifiable de part ses productions. Nous avons souhaité en savoir plus de l’artiste qu’il est mais surtout de l’homme.

Bonne lecture !!


QUI EST NASSER KEITA ?

Nasser Keita


Je m’appelle Nasser Keita né le 08 aout 1984 au Cameroun, d’un père malien et d’une mère camerounaise plus précisément de Yabassi.
Je suis le deuxième d’une famille de 8 enfants (4 garçons et 4 filles). Mes deux sœurs justes derrière moi sont des musiciennes et mon grand frère sociologue.
Tu sais avec les parents c’est toujours difficile dans les débuts, mais après ils s’habituent. Et puis de toutes les façons, à un moment donné ça ne m’importait pas qu’ils acceptent ou pas mon choix de faire l’art. Tu sais les parents accouchent et éduquent, le reste ne dépend plus trop d’eux.

Nasser est-il Marié ?
Je suis marié depuis 2 ans et j’ai un magnifique garçon, Jamaal Keita, mon héritier. Il a 6 mois de vie.

Focus sur artiste plasticien très doué et méconnu dans son pays

Domicilié au Cameroun ?
Oui depuis un moment, pour voir le petit grandir. Normalement j’habite à Singapour où sont toutes mes affaires. J’y ai été affecté en 2016, car je travaille pour une compagnie de la place.


TA PASSION POUR LA PEINTURE

D’où te vient cette passion pour les arts plastiques et notamment la peinture ?
Etant petit j’ai toujours rêvé d’être Lucky Luke. Tu connais ? Tu sais le cowboy. Et bien le déclic vient de là. J’étais très malade et donc inapte et je ne pouvais pas jouer avec les autres enfants. A ce moment la peinture est venue comme la forme d’expression à travers laquelle je pouvais exprimer tout mon ressenti. C’était vraiment pour moi un moyen d’expression. Ça me permettait de m’évader.

Excuse-moi pour le temps que je prends pour te répondre, je suis en plein njakass (travail), donc je réponds au fur et à mesure.

Nasser en plein boulot


QU’EN EST-IL DES ETUDES ? DES ETUDES EN ART PLASTIQUE ?


Oui, j’ai fait des études à l’IFA où j’obtiens un bacc AF2. Je suis meilleur de ma promotion. Nous sommes en 2008. Puis je vais à Dakar en 2009, où je fais un seul semestre à l’ENA avant de rentrer au bled (Cameroun).
C’est le début de la galère…
« J’AI TRIMÉ MA RACE A DOUALA ».
J’ai été sans abri, je dormais dans une scierie à Béri (Bonabéri Douala) et ceci pendant des mois. Renié par mes oncles, car ils avaient trop de préjugés par rapport à mon look (rasta).

PARLONS DE TON TRAVAIL ARTISTIQUE


Dans ton travail, on remarque que tu aimes beaucoup ces représentations dans l’eau, et que dire du rapport particulier que tu entretiens avec les couleurs ?
INSTINTIV’ ART… C’est mon style. Par ce que je mets de manière instinctive ces couleurs. Oui c’est ma façon de m’exprimer, je ne
saurais te dire autre chose.

Malcolm X by Nasser Keita

Depuis combien de temps tu fais la peinture
professionnellement ?

Depuis 2009.


Et tes relations avec les autres artistes ?
En fait il y’en a avec qui je m’entends très bien. D’autres avec qui je préfère n’être ami que sur Facebook. A Douala j’ai vécu des déceptions qui font que je préfère éviter les fréquentations. Il y’en a qui sont capables d copier ton travail et de t’inviter à leur vernissage derrière. C’est dire à quel point, on en est.

On te voit très proche de certains artistes musiciens à l’instar de Ténor ou encore Danielle EOG. Es-tu quelque part musicien ?
Oui entre 2010 et 2012 j’ai fait de la musique ça m’a permis de plus ou moins connaitre ce milieu.

On s’approche de la fin de cette interview. Que penses-tu du marché des arts visuels au Cameroun ?

Au Cameroun, ce marché est inexistant à mon avis. Les métiers des arts visuels ne payent pas. On n’en vit pas. Et c’est désolant, car ici tout le monde sait tout mais peu de chose avance. En Afrique encore, dans certains pays, mais pas au Cameroun.

Quelle est ton actualité à long terme et à court terme ?
Disons qu’à court terme, je suis sur une collection de tableau autour de l’eau. A long terme, il n’y a rien de spécial prévu.

Ton regard sur Frad’Art


Je trouve que c’est une très belle plateforme de découverte et d’expression. Pour tout te dire, au départ je ne savais pas qu’il s’agit de camerounais. C’est très bien organisé et peaufiné.
Long live à vous…


QUE POUVONS-NOUS TE SOUHAITER ?
Déjà j’aimerais avoir ma propre structure à moi, une galerie d’art.
C’est dans ce sens que je souhaite évoluer.
En fin, souhaitez-moi qu’Allah m’accorde le paradis.


C’est la fin de cette interview.
Nasser Keita, Frad’Art te remercie pour ton temps accordé et te souhaite le meilleur pour la suite…

Publié par David Tchidjé

Passionné d'art, chanteur et blogger. Social media manager de l'émission Ebelle'Scopie

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